Les bouchons de circulation à Montréal…existe-t-il une solution ?

Chaque mois, la SAAQ délivre des milliers de permis de conduire à travers le Québec. Sur ce nombre quelques centaines utiliseront la voiture de papa.  Par contre, une majeure partie de ces nouveaux diplômés de la route achèteront une voiture.

Émettons une hypothèse très réservée, admettons que seulement 1000 d’entre eux achètent une voiture chaque mois. Un an plus tard, nous avons donc 12000 véhicules supplémentaires sur la route. Étant donné que 80% de la population québécoise vie dans les grandes agglomérations, ce nouvel arrivage de conducteurs apparait majoritairement dans les grandes villes.

Selon des chiffres publiés par l’association des concessionnaires automobiles, de janvier à avril 2011, soit en seulement quatre mois, 133 081 véhicules ont été vendus au Québec et de ce nombre 59 913 étaient des camionnettes et camions lourds, donc très énergivores.

En regardant les solutions proposées pour palier aux problèmes de circulation qui engorge Montréal, on voit tout de suite que les mesures envisagées ne tiendront pas la route bien longtemps (sans vouloir faire de jeux de mots).

On nous propose un nouveau pont Champlain plus large pour accueillir plus de voitures. D’accord, mais qu’arrive-t-il à la sortie des ponts quand les voies rétrécissent? L’effet entonnoir est encore présent. Pour Champlain ce n’est pas un pont de remplacement à huit voies qu’il faut, mais un pont supplémentaire. Cependant, un nouveau pont impliquerait comme on l’a vu avec celui de la 25, du péage. Le gouvernement pourrait construire des ponts avec l’argent de vos taxes et de vos impôts, mais vous devriez payer encore à chaque passage. C’est comme si vous achetiez un film en DVD et que vous seriez obligé de payer à chaque fois pour le visionner. C’est un non-sens….

Selon des statistiques de la Société du pont Champlain, environ 160 000 véhicules circulent sur ce pont chaque jour et environ 10% d’entre eux sont des camions. En 1999 ce nombre était de 134 000, et l’on parle ici que d’un seul pont.

Selon David Suzuki, l’émission de gaz nocifs dans l’atmosphère d’une voiture roulant au ralenti est 10 fois supérieures qu’une se déplaçant à 50Km/h. Imaginez  la quantité de gaz dégagée chaque matin et chaque après-midi à l’heure de pointe sur tous les ponts et autoroutes reliant Montréal et ses banlieues. Il y a de quoi s’inquiéter sur la qualité de l’air que l’on respire !

Saviez-vous que plus d’un million de véhicules fabriqués avant 1987 circulent sur nos routes. Si on enlevait ces véhicules de nos routes, on réduirait les émissions en termes de smog d’un niveau équivalent à 37 millions de nouveaux véhicules.

Outre le problème de la pollution, les bouchons de circulation causent énormément de dommage à l’économie. Les entreprises de transport dépassent leur frais et prennent du retard dans la livraison, les employés arrivent en retard. Bref, c’est le capharnaüm total.

Le problème majeur de Montréal est d’être sur une île, à moyen terme (20 ans tout au plus) il n’y aura plus de solutions.  À moins bien sûr, de construire un pont à tous les 100 mètres.

En fait, il ne reste qu’une solution sensée, l’économie locale. Les gens n’auront plus le choix de se tourner vers le télétravail ou de se dénicher un emploi dans leur patelin. On reviendra un peu à l’époque où les petits commerces locaux engageaient les gens du village. Le commerce local est la seule solution envisageable pour le moment.

Et, pour ceux qui, malgré tout, veulent utiliser le transport en commun, des autobus bondés sans climatisation vous attendent matin et soir. Avec un peu de chance, il est possible de temps à autre d’avoir une place assise. Bref, rien de bien intéressant pour inciter les gens à délaisser le confort de leur voiture.

En y réfléchissant bien, il vaut peut-être mieux une baisse de salaire en travaillant dans son secteur plutôt que de vivre un calvaire matin et soir pour quelques dollars de plus qui de toute façon disparaissent en frais de transport, en perte de temps dans les bouchons de circulation ou en essence.

Comments are closed.